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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/162

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APPARITIONS

à l’Idolâtrie. Balaam étoit un vrai Prophete inſpiré de Dieu, qui a prédit des choſes qui ont été ſuivies de l’évenement ; mais il étoit très-corrompu dans ſes mœurs, & eſclave de ſon intérêt. Il fit ce qu’il put pour mériter que le Roi de Moab lui donnât la récompenſe promiſe, & pour pouvoir maudire & dévouer Iſraël[1]. Dieu ne le lui permit pas ; il lui mit dans la bouche des bénédictions au lieu de malédictions ; il n’induiſit pas les Iſraélites à abandonner le Seigneur : il engagea les Moabites à ſéduire le peuple de Dieu, & à le faire tomber dans la fornication & dans le culte des Idoles du pays, & par ce moyen à irriter Dieu contr’eux, & à leur attirer les effets de ſa vengeance. Auſſi Moïſe fit pendre tous les chefs du peuple qui avoient conſenti au crime, & fit périr les Madianites, qui y avoient engagé les Hébreux. Enfin Balaam qui étoit la premiere cauſe du mal, fut auſſi puni de mort[2].

Dans toutes les prédictions des Devins ou des Oracles, lorſqu’elles ſont ſuivies de l’effet, on ne peut guere diſconvenir que le mauvais Eſprit n’intervienne, & ne découvre l’avenir à ceux qui le con-

  1. Num. xxij. & xxiij. & xxiv.
  2. Num. xxxj. 8.