nourriſſent de l’odeur & de la fumée du ſang & de la graiſſe des animaux qu’on leur immole ; que la fonction de rendre des Oracles pleins de menſonges, d’équivoques & de tromperies, leur eſt tombée en partage. A la tête de ces Démons, il met Hecate & Sérapis. Jamblique autre Auteur payen en parle de même, & avec autant de mépris.
Les anciens Peres qui étoient voiſins du tems où les Oracles ſubſiſtoient, dont pluſieurs avoient quitté le Paganiſme pour embraſſer le Chriſtianiſme, & qui par conſéquent connoiſſoient mieux les Oracles que nous ne les pouvons connoître, en parloient comme de choſes inventées, gouvernées & ſoutenues par les Démons. Les Payens les plus ſenſés n’en parloient pas autrement ; mais auſſi reconnoiſſoient-ils, que ſouvent la malice, la ſupercherie, la ſoupleſſe, l’intérêt des Prêtres étoient de la partie, & qu’ils abuſoient de la ſimplicité, de la crédulité & de la prévention du peuple.
Plutarque dit[1] qu’un Gouverneur de Cilicie ayant envoyé conſulter l’Oracle de Mopſus, qui ſe rendoit à Malle dans le même pays, celui qui portoit le billet s’endormit dans le temple, où il
- ↑ Plutarch. de defectu. Oracul. pag. 434.