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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/173

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DES ESPRITS.

y ont diminué. Les Prêtres qui ſe mêloient de prédire les choſes cachées par l’inſpiration du mauvais Eſprit, ou qui ſéduiſoient les peuples par leurs preſtiges & leurs ſupercheries, ont été obligés de reconnoître que les Chrétiens leur impoſoient ſilence, ou par l’empire qu’ils exerçoient ſur le Démon, ou en découvrant la malice & les fourberies des Prêtres, que la ſuperſtition, la timidité & la vaine crédulité du peuple n’oſoient approfondir, par un reſpect mal entendu qu’il avoit pour ce myſtere d’iniquité.

Si quelqu’un vouloit nier aujourd’hui qu’il y eût autrefois des Oracles rendus par l’inſpiration du Démon, on pourroit le convaincre par ce qui ſe pratique encore aujourd’hui dans la Laponie, & par ce que racontent les Miſſionnaires[1], que dans les Indes le Démon découvre les choſes cachées & futures, non par l’organe des Idoles, mais par la bouche des Prêtres qui ſe trouvent préſens lorſqu’on interroge les ſtatues ou le Démon. Et on remarque que le Démon y devient muet & impuiſſant, à meſure que la lumiere de l’Evangile ſe répand parmi ces Nations.

On peut donc attribuer le ſilence des

  1. Lettres édifiantes, x.