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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/180

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APPARITIONS

matiere la ſeconde Lettre de M. de Saint André Médecin du Roi, où il développe fort bien ce que l’on dit de ces caracteres des Sorciers.

Le nom de Sabbat pris dans le ſens que nous venons de voir, ne ſe remarque pas dans les Anciens : ni les Hébreux, ni les Egyptiens, ni les Grecs, ni les Latins ne l’ont pas connu. La choſe même, je veux dire le Sabbat pris pour une aſſemblée nocturne de perſonnes qui ſe ſont dévouées au Démon, ne ſe remarque pas dans l’Antiquité, quoiqu’on y parle aſſez ſouvent de Magiciens, de Sorciers & de Sorcieres ; c’eſt-à-dire de gens qui ſe vantoient d’exercer une eſpece d’empire ſur le Diable, & par ſon moyen ſur les animaux, ſur l’air, ſur les aſtres, ſur la vie & la fortune des hommes.

Horace[1] s’eſt ſervi du mot Coticia, pour marquer les aſſemblées nocturnes des Magiciens : Tu riſeris Coticia ; ce qu’il dérive de Cotys ou Cotto Déeſſe de l’impudicité, qui préſidoit aux aſſemblées qui le faiſoient la nuit, & où les Bacchantes ſe livroient à toutes ſortes de plaiſirs & de diſſolutions ; mais cela eſt bien différent du Sabbat des Sorciers.

  1. Horat. Epodon. 17. v. 19.