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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/183

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DES ESPRITS.

noître de ces Tempêtiers, qui avoient la puiſſance de conduire ces tempêtes où ils vouloient, & de les détourner quand ils vouloient. Agobard en interrogea quelques-uns ; mais ils furent obligés de convenir qu’ils n’avoient pas été préſens à ce qu’ils racontoient.

Agobard ſoutient que tout cela eſt l’ouvrage de Dieu ſeul ; qu’à la vérité les Saints avec le ſecours de Dieu ont ſouvent opéré de pareils prodiges ; mais que ni le Démon ni les Sorcieres ne peuvent rien faire de ſemblable. Il remarque qu’il y avoit parmi ſon peuple des perſonnes ſuperſtitieuſes, qui étoient très-ponctuelles à payer ce qu’ils nommoient Canonicum, qui étoit une eſpece de tribut qu’ils offroient à ces Tempêtiers, pour les empêcher de leur nuire, pendant qu’ils refuſoient la dîme aux Prêtres, & l’aumône à la veuve, à l’orphelin & aux autres indigens.

Il ajoute que depuis quelque tems il s’étoit trouvé des gens aſſez dépourvûs de ſens, pour publier que Grimoalde Duc de Bénevent avoit envoyé en France des hommes chargés de certaines poudres qu’ils avoient répandues ſur les champs, les montagnes, les prairies & les fontaines, & avoient fait mourir un très-