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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/184

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APPARITIONS

grand nombre d’animaux. On en arrêta pluſieurs, qui avouerent qu’ils étoient chargés de cette ſorte de poudre ; & quoiqu’on leur fit ſouffrir divers ſupplices, on ne put les obliger à ſe rétracter.

D’autres aſſuroient qu’il y avoit un certain pays nommé Mangonie, où il y avoit des vaiſſeaux qui étoient portés par les airs, & qui en enlevoient les fruits ; que les Sorciers avoient fait tomber des arbres pour les porter en leur pays, Il dit de plus, qu’un jour on lui préſenta trois hommes & une femme, que l’on diſoit être tombés de ces vaiſſeaux qui voguoient dans l’air. On les tint quelques jours dans les liens, & enfin ayant comparu devant leurs Accuſateurs, ceux-ci après pluſieurs conteſtations furent obligés de reconnoître qu’ils ne ſçavoient rien de certain ſur leur enlevement, ni ſur leur prétendue chûte du vaiſſeau porté dans l’air.

Charlemagne[1] dans ſes Capitulaires, & les Auteurs de ſon tems parlent auſſi de ces Sorciers Tempêtuaires, Enchanteurs, Caucolateurs, &c. & ordonnent qu’on les réprime, & qu’on les châtie ſévérement.

  1. Vide Baluzii notas in Agobard. pag. 68. 69.