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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/221

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DES ESPRITS

Par exemple, les deux faits rapportés par Torquemade[1] : le premier d’un jeune Ecolier de ſa connoiſſance, fort bon eſprit, qui parvint à être Médecin de l’Empereur Charles V. étudiant à Gadeloupe, fut invité par un Voyageur qui étoit en habit de Religieux, à qui il avoit rendu quelque petit ſervice, de monter en croupe ſur ſon cheval, qui paroiſſoit fort mauvais & ſort haraſſé ; il y monta, & marcha toute la nuit ſans s’appercevoir qu’il faiſoit une diligence extraordinaire, & qu’au matin il ſe trouva près la Ville de Grenade : le jeune homme entra dans la Ville ; mais le Conducteur paſſa plus loin.

Une autre fois le pere d’un jeune homme de la connoiſſance du même Torquemade, & le jeune homme allant enſemble à Grenade, & paſſant par le Village d’Almede, firent rencontre d’un homme qui alloit à cheval comme eux, & tenoit le même chemin. Après avoir voyagé deux ou trois lieuës enſemble, ils firent halte, & le Cavalier étendit ſon manteau ſur l’herbe, de ſorte qu’il ne reſta aucun plis au manteau : ils mirent chacun ſur ce manteau étendu ce qu’ils avoient de pro-

  1. Torquemade.