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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/222

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APPARITIONS

viſions, & firent repaître leurs chevaux. Ils burent & mangerent à leur aiſe, & ayant dit à leurs gens d’amener leurs chevaux, le Cavalier leur dit : Meſſieurs, ne vous preſſez point, vous ſerez de bonne heure à la Ville ; en même tems il leur montra Grenade, qui n’étoit-pas à un quart d’heure de là.

On dit quelque choſe d’auſſi merveilleux d’un Chanoine de la Cathédrale de Beauvais. Le Chapitre de cette Egliſe étoit chargé depuis long-tems d’acquitter certaine charge perſonnelle envers l’Egliſe de Rome ; les Chanoines ayant choiſi un de leurs Confreres pour ſe rendre à Rome à cet effet, le Chanoine différa de jour en jour de ſe mettre en Campagne ; il ne partit qu’après les Matines du jour de Noël, arriva le même jour à Rome, s’y acquitta de ſa commiſſion, & s’en revint avec la même diligence, rapportant avec ſoi l’original de l’obligation où étoient les Chanoines, d’envoyer un de leur corps pour y faire cette preſtation en perſonne.

Quelque fabuleuſe & quelqu’incroyable que paroiſſe cette Hiſtoire, on aſſure qu’on en a des preuves certaines dans les Archives de la Cathédrale, & que ſur la tombe du Chanoine en queſtion on