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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/227

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DES ESPRITS

attribuoient à la Magie, au Prince des Démons, ou à la vertu de certaines herbes ou de certains ſecrets naturels.

S. Jullin[1], Tertullien, Lactance, S. Cyprien, Minutius & les autres Peres des premiers Siecles de l’Egliſe, parlent de l’empire que les Exorciſtes Chrétiens exerçoient ſur les Poſſédés d’une maniere ſi pleine de confiance & de liberté, qu’on ne peut douter ni de la certitude, ni de l’évidence de la choſe. Ils en prennent à témoins leurs Adverſaires, & ſe font fort d’en faire l’expérience en leur préſence, & de forcer les Démons à ſortir des corps des Poſſédés, à déclarer leurs noms, & à reconnoître que ce qu’on adore dans les Temples des Payens ne ſont que des Démons.

Quelques-uns oppoſoient aux vrais miracles du Sauveur ceux de leurs faux Dieux, de leurs Magiciens, des Héros du Paganiſme, comme ceux d’Eſculape & du fameux Apollonius de Thiane. Les prétendus Eſprits forts les conteſtent aujourd’hui par les principes de la Philoſophie : ils les attribuent au déréglement de l’imagination, aux préjugés de l’édu-

  1. Juſtin. Dialog. cum ſupplem. Tertull. de coronâ militis, c. II. & Apolog. c. 23. Cyp. ad Demetriam. &c. Minntius, in Octavio. &c.