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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/229

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DES ESPRITS

étoient de ſimples maladies ou des travers d’eſprit, qui faiſoient croire à ces gens-là qu’ils étoient poſſédés du Démon. Le peuple ignorant les entretenoit dans cette prévention : l’ignorance de la Phyſique & de la Médecine fortifioit ces idées.

Dans l’un c’étoit une humeur noire & mélancolique, dans l’autre c’étoit un ſang brûlé & trop échauffé ; ici c’étoit une ardeur d’entrailles, là un amas de mauvaiſes humeurs qui ſuffoquoient les malades, comme il arrive aux Epileptiques & aux Hypocondriaques, qui s’imaginent être Dieux, Rois, chats, chiens, bœufs. Il y en avoit d’autres, qui troublés à la vûe de leurs crimes, tomboient dans une eſpece de déſeſpoir, & dans des remords de conſcience qui altéroient leur eſprit & leur tempéramment, & leur faiſoient croire que le Démon les pourſuivoit & les obſédoit. Telles étoient apparemment ces femmes qui ſuivoient Jeſus-Chriſt, & qui avoient été délivrées par lui des Eſprits immondes qui les poſſédoient[1], & en partie Marie-Magdelaine, dont il avoit chaſſé ſept Démons. Il eſt ſouvent parlé dans l’Ecriture de l’Eſprit d’impureté, de l’Eſprit de menſonge, de l’Eſ-

  1. Luc. viij. 2.