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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/237

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DES ESPRITS

un morceau de la vraie Croix ; & en récitant des vers de Virgile, que le Démon de Marthe Broſſier prit pour des Exorciſmes, s’agitant beaucoup à l’approche de la clef enveloppée, & à la récitation, des vers de Virgile. Henri de Gondi, Cardinal Evêque de Paris, la fit examiner par cinq Médecins de la Faculté : trois furent d’avis qu’il y avoit beaucoup d’impoſture & un peu de maladie. Le Parlement prit connoiſſance de l’affaire, & nomma onze Médecins, qui rapporterent unanimement qu’il n’y avoit rien de Démoniaque en cette affaire.

Sous le Regne de Charles IX.[1] ou peu auparavant, une jeune femme de la Ville de Vervins, âgée de quinze ou ſeize ans, nommée Nicole Aubry, eut différentes Apparitions d’un Spectre, qui ſe diſoit ſon grand-pere, & lui demandoit des Meſſes & des Prieres pour le repos de ſon ame[2]. Bientôt après il lui arriva d’être tranſportée en différens endroits par ce Spectre, & quelquefois même d’être enlevée à la vûe & du milieu de ceux qui la gardoient.

  1. Charles IX. eſt mort en 1574.
  2. Cette Hiſtoire eſt tirée d’un livre intitulé : Examen & Diſenſſion Critique de l’Hiſtoire des Diables de Loudun, &c. par M. de la Menardaye. A Paris, chez de Bure l’aîné, 1749.