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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/238

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APPARITIONS

Alors on ne douta plus que ce ne fût le Diable, ce qu’on eut beaucoup de peine à lui perſuader. M. l’Evêque de Laon donna ſes pouvoirs pour conjurer cet Eſprit, & commanda de tenir la main à ce que les Procès-verbaux fuſſent exactement dreſſés par les Notaires nommés à cet effet. Les Exorciſmes durerent plus de trois mois, & ne firent que conſtater de plus en plus la Poſſeſſion. La pauvre ſouffrante étoit arrachée des mains de 9 ou 10 hommes, qui avoient bien de la peine à la retenir ; & le dernier jour des Exorciſmes, ſeize n’en pouvoient preſque venir à bout : couchée par terre, elle ſe relevoit droite & toute d’une piece comme une Statue, ſans que ceux qui la gardoient puſſent l’en empêcher ; elle parloit diverſes langues, révéloit les choſes les plus cachées, en annonçoit d’autres dans le tems même qu’elles ſe faiſoient, quoique ce fût à une diſtance très-éloignée : elle découvrit à bien des gens le ſecret de leur conſcience, pouſſoit à la fois trois voix toutes différentes, & parloit ſa langue tirée hors de la bouche d’un demi-pied de long. Après quelques Exorciſmes faits à Vervins, on la tranſporta à Laon, où M. l’Evêque l’entreprit. Il fit dreſſer à cet effet un échaffaut dans ſa Ca-