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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/246

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APPARITIONS

dans une aſſemblée de gens ſçavans, qu’il fit venir pour examiner la choſe, & la réalité de cette Poſſeſſion. Elle étoit vivement attaquée & hautement niée par un Religieux Minime, nommé Claude Pithoy, qui avoit la témérité de dire, qu’il alloit prier Dieu de lui envoyer le Diable au corps, au cas que la femme qu’on exorciſoit à Nancy fût poſſédée ; & encore, que Dieu n’étoit pas Dieu, s’il ne commandoit au Diable de ſe ſaiſir de ſon corps, ſi la femme qu’on exorciſoit à Nancy étoit véritablement poſſédée.

M. Pichard le réfute au long ; mais il remarque que les perſonnes qui ſont d’un eſprit foible, ou d’un tempéramment morne & mélancolique, peſant, taciturne, ſtupide, & qui ont naturellement des diſpoſitions à s’effrayer & à ſe troubler, ſont ſujettes à s’imaginer qu’elles voyent le Diable, qu’elles lui parlent, & même qu’elles en ſont poſſédées, ſurtout ſi elles ſe trouvent en des lieux où il y a des Poſſédés, qu’elles les voyent, & qu’elles converſent avec eux. Il ajoute qu’il y a 13 ou 14 ans qu’il en remarqua un grand nombre de cette ſorte, & qu’avec l’aide de Dieu il les guérit à Nancy. Il dit la même choſe des Atrabilaires, & des femmes qui ſont travaillées d’une fu-