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DES ESPRITS

nonçât aucunes paroles, & lui avoit donné pluſieurs preuves de ſa Poſſeſſion. Le ſieur Garnier Docteur de Sorbonne lui ayant auſſi fait pluſieurs commandemens en Langue Hébraïque, elle lui a de même répondu pertinemment, mais en François, diſant que le pacte étoit fait, qu’il ne parleroit qu’en langue ordinaire. Le Démon ajouta : n’eſt-ce pas aſſez que je te montre que j’entends ce que tu dis ? Le même M. Garnier lui parlant Grec, mit par mégarde un cas pour un autre ; la Poſſedée, ou plutôt le Diable lui dit : tu as failli. Le Docteur lui dit en Grec, montre ma faute ; le Diable répondit : contente-toi que je te montre la faute ; je ne t’en dirai pas davantage. Le Docteur lui diſant en Grec de ſe taire, il lui répondit : tu me commande de me taire, & moi je ne veux pas me taire. M. Midot Ecolâtre de Toul lui dit dans la même langue : aſſieds-toi ; il répondit : je ne veux pas m’aſſeoir. M. Midot lui dit de plus en Grec : aſſieds-toi à terre & obéis ; mais comme le Démon vouloit jetter de force la Poſſedée par terre, il lui dit en la même langue : fais-le doucement ; il le fit : il ajouta en Grec, étends le pied droit, il l’étendit : il dit de