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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/251

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DES ESPRITS

verſer, & il obéit. Le Pere lui ordonna de lui donner des marques de la Poſſeſſion ; il lui répondit : la Poſſeſſion eſt aſſez connue ; il ajouta en Grec : je te commande de porter de l’eau bénite à M. le Gouverneur de la Ville ; le Démon répondit ; on n’a pas la coutume d’exorciſer en cette langue. Le Pere répondit en Latin : ce n’eſt pas à toi de nous impoſer des Loix ; mais l’Egliſe a la puiſſance de te commander en quelle langue elle juge à propos ; le Démon prit donc le bénitier, & porta de l’eau bénite au Gardien des Capucins, au Duc Erric de Lorraine, aux Comtes de Brionne, Remonville, la Vaux & autres Seigneurs.

Le Médecin M. Pichard lui ayant dit par une phraſe partie Hébraïque & partie Grecque de guérir la tête & les yeux de la Poſſédée, à peine en eut-il achevé les derniers mots, que le Démon répondit : ma foi, ce n’eſt pas nous autres qui en ſommes cauſe ; elle a le cerveau fort humide, cela provient de ſon tempérament naturel : alors M. Pichard dit à l’aſſemblée, prenez garde, Meſſieurs, qu’il répond à l’Hébreu & au Grec tout enſemble ; oui, répliqua le Démon, tu découvre le pot aux roſes &