Aller au contenu

Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/260

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
222
APPARITIONS

de la Magie, de la Sorcellerie, ne ſont que des contes propres à épouvanter les enfans ; que tout cela n’a de réalité que dans les eſprits foibles & prévenus. Que peut-il revenir au Démon de ſoutenir tout cela, & de détruire l’opinion commune des peuples ſur toutes ces choſes ? Si dans tout cela il n’y a que menſonge & illuſion, que gagne-t-il à en détromper le monde ; & s’il y a du vrai, pourquoi décrier ſon ouvrage, & ôter le crédit à ſes ſuppôts & à ſes propres opérations ?

Jeſus-Chriſt dans l’Evangile réfute ceux qui diſoient qu’il chaſſoit les Démons au nom de Belzébud[1] ; il ſoutient que l’accuſation eſt mal fondée, parce qu’il n’étoit pas croyable que Satan détruisît ſon ouvrage & ſon Empire. Le raiſonnement eſt ſans doute ſolide & concluant, ſurtout envers les Juifs, qui croyoient que Jeſus-Chriſt ne différoit des autres Exorciſtes qui chaſſoient les Démons, ſinon en ce qu’il commandoit au Prince des Démons, au lieu que les autres ne commandoient qu’aux Démons ſubalternes. Or dans cette ſuppoſition le Prince des Démons ne pouvoit pas chaſſer ſes ſubalternes, ſans détruire ſon propre

  1. Matth. xij. 24. 27. Luc. xj. 15. 18.