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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/262

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APPARITIONS

ſuivoit, non ſeulement en les chaſſant des corps, mais auſſi en renverſant leurs mauvaiſes maximes, en établiſſant une doctrine & des maximes toutes contraires aux leurs : il faiſoit la guerre à tous les vices, à l’erreur, au menſonge ; il attaquoit le Démon de front par-tout & ſans ménagement : ainſi on ne peut pas dire qu’il l’épargnoit, ou qu’il uſoit de colluſion avec lui.

Si le Diable veut quelquefois faire paſſer pour chimere & pour illuſion tout ce qu’on dit des Apparitions, des Obſeſſions & Poſſeſſions, de la Magie, de la Sorcellerie, & s’il paroît par-là abſolument renverſer ſon regne, juſqu’à nier les effets les plus marqués & les plus ſenſibles de ſa propre puiſſance & de ſa préſence, & les imputer à la foibleſſe de l’eſprit des hommes, & à leur folle prévention, dans cela il n’y a qu’à gagner pour lui : car s’il perſuade ce qu’il avance, ſon Empire n’en ſera que plus ſolidement affermi, puiſqu’on ne l’attaquera plus, qu’on le laiſſera jouir en paix de ſes conquêtes, & que les puiſſances Eccléſiaſtiques & ſéculieres intéreſſées à réprimer les effets de ſa malice & de ſa cruauté, ne ſe mettront plus en peine de lui faire la guerre, & de précautionner