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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/264

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APPARITIONS

qu’étant ſpirituels de leur nature[1], ils ſe trouvent en un moment par-tout où ils veulent, & annoncent au loin ce qu’ils y ont vû & appris. On attribue tout cela à la divinité, parce qu’on n’en connoît ni la cauſe ni la maniere : ſouvent auſſi ils ſe vantent d’être la cauſe des événemens qu’ils ne font qu’annoncer ; & il eſt vrai que ſouvent ils ſont auteurs des maux qu’ils prédiſent, mais jamais du bien. Quelquefois ils ſe ſervent des connoiſſances qu’ils ont tirées des prédictions des Prophetes touchant les deſſeins de Dieu, & ils les débitent comme venant d’eux-mêmes. Comme ils ſont répandus dans l’air, ils voient dans les nuës ce qui doit arriver, & prédiſent la pluie qu’ils ont connue avant qu’elle ſe ſoit fait ſentir ſur la terre ; pour les maladies, s’ils les guériſſent, c’eſt qu’ils les ont cauſées : ils preſcrivent des remedes qui ſont ſuivis de l’effet ; & on croit qu’ils ont guéri les maladies, parce qu’ils ne les ont pas continuées : Quia deſinunt lædere, curaſſe creduntur.

Le Démon peut donc prévoir l’avenir & des choſes cachées, & les faire décou-

  1. Tertullien ne dit pas cela dans l’endroit cité ; au contraire il aſſure qu’on ignore quelle eſt leur nature : Subſtantia ignoratur.