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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/265

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DES ESPRITS

vrir par ſes ſuppôts : il peut auſſi ſans doute faire des choſes merveilleuſes, & qui paſſent les forces ordinaires & connues de la nature ; mais ce n’eſt jamais que pour nous ſéduire, & nous conduire au déſordre & à l’impiété. Et quand même il ſembleroit porter à la vertu, & à pratiquer des choſes louables & utiles au ſalut, ce ne ſeroit que pour gagner la confiance de ceux qui voudroient l’écouter, les faire enſuite tomber dans quelque malheur, & les engager dans quelque péché de préſomption ou de vanité : car comme c’eſt un eſprit de menſonge & de malice, peu lui importe par quelle voie il nous ſurprenne & établiſſe ſon regne parmi nous.

Mais il s’en faut bien qu’il prévoie toujours l’avenir, ni qu’il réuſſiſſe toujours à nous ſéduire ; Dieu a mis des bornes à ſa malice. Il ſe trompe ſouvent, & ſouvent il uſe de déguiſement & de détours pour ne paroître pas ignorer ce qu’il ignore, ou ne vouloir pas faire ce que Dieu ne lui permet pas de faire : ſon pouvoir eſt toujours borné, & ſes connoiſſances limitées. Souvent auſſi il trompe & ſéduit par malice, parce qu’il eſt le Pere du menſonge[1], mendax eſt &

  1. Joan. viij. 44.