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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/266

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APPARITIONS

pater ejus. Il trompe les hommes, & ſe réjouit quand il les voit dans l’erreur ; mais pour ne pas perdre ſon crédit parmi ceux qui le conſultent directement ou indirectement, il en fait tomber la faute ſur ceux qui ſe mêlent d’interpréter ſes paroles, ou les ſignes équivoques qu’il a donnés. Par exemple, ſi on le conſulte pour commencer une entrepriſe, ou pour donner un combat, ou pour ſe mettre en voyage, ſi la choſe réuſſit, il s’en attribue la gloire & le ſuccès ; ſi elle ne réuſſit pas, il l’impute aux hommes, qui n’ont pas bien compris le ſens de ſon Oracle, ou aux Aruſpices qui ſe ſont trompés en conſultant les entrailles des animaux immolés, ou le vol des oiſeaux, &c.

On ne doit donc pas être ſurpris de trouver dans la matiere des Apparitions des Anges, des Démons & des Eſprits, tant de contradictions, de doutes & de difficultés. L’homme naturellement aime à ſe diſtinguer du commun, & à s’élever au-deſſus des opinions du peuple ; c’eſt une eſpece de bel air, que de ne ſe pas laiſſer entraîner au torrent, & de vouloir tout approfondir & tout examiner. On ſçait qu’il y a une infinité d’erreurs, de préventions, d’opinions vulgaires, de faux miracles, d’illuſions, de