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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/270

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APPARITIONS

ment contraires à l’Ecriture, au ſentiment des Peres & à la Tradition de l’Egliſe Catholique. Mais ces Meſſieurs ne s’en mettent point en peine ; ils ſoutiennent que les Ecrivains ſacrés ſe ſont ſouvent exprimés ſuivant les opinions de leur tems, ſoit que la néceſſité de ſe faire entendre les ait forcés de s’y conformer, ſoit qu’ils euſſent eux-mêmes adopté ces opinions. Il y a, diſent-ils, plus que de la vraiſemblance que pluſieurs infirmités que les Ecritures ont attribuées au Démon, n’avoient point d’autre cauſe que la nature même ; que dans ces endroits les Auteurs Sacrés ont parlé ſelon les opinions vulgaires : l’erreur de ce langage eſt ſans conſéquence.

Les Prophetes de Saül, & Saül lui-même, ne furent jamais ce qu’on appelle proprement Prophetes ; ils pouvoient être attaqués de quelques-uns de ces maux que les Payens appelloient Sacrés. Il ne faut que ne pas lire en dormant, pour voir que la tentation d’Eve n’eſt qu’une allégorie. Il en eſt de même de la permiſſion que Dieu donna à Satan de tenter Job. Pourquoi vouloir expliquer tout ce Livre de Job littéralement, & comme une hiſtoire véritable, puiſque ſon commencement n’eſt qu’une fiction ? Il n’eſt