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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/277

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DES ESPRITS

avoit connu à Carthage, homme ſans Lettres, qui découvroit le ſecret des cœurs, & répondoit à ceux qui le conſultoient ſur des choſes ſecrettes & inconnues. Il l’avoit expérimenté lui-même, & prenoit à témoin S. Alype, Licentius & Trygnius ſes interlocuteurs dans ſon Dialogue contre les Académiciens. Ils avoient comme lui conſulté Albicérius, & avoient admiré la certitude de ſes réponſes. Il en donne pour exemple une cueillere qui avoit été perdue. On lui dit qu’on avoit perdu quelque choſe ; & ſur le champ il répondit ſans héſiter que cette choſe étoit perdue, qu’un tel l’avoit priſe, & l’avoit cachée en tel endroit, ce qui ſe trouva très-véritable.

On lui envoyoit une certaine quantité de piéces d’argent : celui qui en étoit chargé en avoit détourné quelques-unes ; il les lui fit rendre, & reconnut le vol avant qu’on lui eût montré l’argent ; S. Auguſtin étoit préſent. Un homme docte & diſtingué, nommé Flaccianus, voulant acheter un champ, conſulta le Devin, qui lui déclara le nom de la terre qui étoit fort hétéroclite, & lui détailla l’affaire dont il étoit queſtion. Un jeune Etudiant voulant éprouver Albicérius, le pria de lui déclarer ce qu’il