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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/293

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DES ESPRITS

perſonnes, ſans qu’on vît la main qui la jettoit. Le lendemain à neuf heures du matin quelques carreaux de vîtres furent caſſés, & quelques pierres furent jettées à travers ces carreaux avec une dextérité qui parut ſurnaturelle. L’Eſprit ne fit jamais de mal à perſonne, & ne fit rien que pendant le jour, & jamais la nuit. Le Curé employa les prieres marquées dans le Rituel pour bénir ſa maiſon, & depuis ce tems-là le Génie ne briſa plus de vîtres ; mais il continua à jetter des pierres ſur les gens du Curé, ſans toutefois les bleſſer. Si l’on apportoit de l’eau de la fontaine, il jettoit des pierres dans le ſeau ; il ſe mit enſuite à ſervir dans la cuiſine. Un jour comme la ſervante plantoit des choux au jardin, le Génie les arrachoit à meſure, & les mettoit en monceaux : la ſervante eut beau tempêter, menacer, jurer à l’Allemande ; le Génie continua ſes badineries.

Un jour qu’on avoit bêché & préparé un carreau au jardin, on trouva la bêche enfoncée de deux pieds en terre, ſans qu’on vît aucun veſtige de celui qui l’avoit ainſi fichée en terre ; on remarqua ſur la bêche un ruban, & au côté de la bêche deux pieces de deux ſols, que la ſervante avoit ſerrées la veille