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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/294

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APPARITIONS

dans une petite boëte. Quelquefois il prenoit plaiſir à déplacer la vaiſſelle de fayence & d’étain, & à la ranger en rond dans la cuiſine, ou dans le porche, ou même dans le cimetiere, & toujours en plein jour. Un jour il remplit un pot de fer d’herbes ſauvages, de ſon, de feuilles d’arbres, & y ayant mis de l’eau, le porta au jardin dans l’allée : une autre fois il le ſuſpendit au cramail ſur le feu. La ſervante ayant caſſé deux œufs dans un petit plat pour le ſouper du Curé, le Génie y en caſſa deux autres en ſa préſence, la ſervante ayant ſeulement tourné le dos pour y mettre du ſel. Le Curé étant allé dire la Meſſe, il trouva au retour toute ſa vaiſſelle, ſes meubles, ſon linge, pain, lait & autres choſes répandues dans la maiſon.

Quelquefois il formoit ſur le pavé des cercles, tantôt avec des pierres, tantôt avec du blé ou des feuilles, & dans un moment aux yeux des aſſiſtans tout cela étoit renverſé & dérangé. Fatigué de tout ce manége, le Curé fit venir le Maire du lieu, & lui dit qu’il étoit réſolu de quitter la maiſon Curiale. Dans ces entrefaites arriva la niece du Curé, qui leur dit que le Génie avoit arraché les choux du jardin, & avoit mis de l’argent dans