Aller au contenu

Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/299

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
261
DES ESPRITS

tion d’une choſe mauvaiſe & dangereuſe, il lui touchoit l’oreille gauche, de ſorte que depuis ce tems-là il ne lui étoit rien arrivé, dont il n’eût été averti auparavant. Quelquefois il a entendu ſa voix ; & un jour qu’il ſe trouva en un danger éminent de ſa vie, il vit ſon Génie ſous la forme d’un enfant d’une beauté extraordinaire, qui l’en garantit.

Guillaume Evêque de Paris[1] dit qu’il a connu un Baladin, qui avoit un Eſprit familier qui jouoit & badinoit avec lui, & qui l’empêchoit de dormir, jettant quelque choſe contre la muraille, tirant les couvertures du lit, ou l’en tirant lui-même lorſqu’il étoit couché. Nous ſçavons par le rapport d’une perſonne fort ſenſée, qu’il lui eſt arrivé en campagne & en plein jour de ſe ſentir tirer le manteau & les bottes, & jetter à bas le chapeau ; puis d’entendre des éclats de rire, & la voix d’une perſonne décédée & bien connue, qui ſembloit s’en réjouir.

On ne peut guère attribuer qu’à des Eſprits familiers la découverte des choſes cachées, qui ſe ſait en ſonge ou autrement. Un homme qui ne ſçavoit pas

  1. Guillem. Pariſ. 2. part. quæſt. 2. c. 8.