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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/298

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APPARITIONS

commanda au Génie de préſenter une chaiſe au Supérieur ; le Génie obéit. L’on donna avis de la choſe à Monſeigneur l’Archevêque, qui ne jugea pas à propos de la faire éclater. On renvoya le jeune Clerc, & on enſévelit dans le ſilence cette avanture ſi ſinguliere.

Bodin[1] parle d’une perſonne de ſa connoiſſance, qui étoit encore en vie lorſqu’il écrivoit ; c’étoit en 1588. Cette perſonne avoit un Eſprit familier, qui depuis l’âge de 37 ans lui donnoit de bons avis ſur ſa conduite, tantôt pour la corriger de ſes défauts, tantôt pour lui faire pratiquer la vertu, ou pour lui aider à réſoudre les difficultés qu’elle rencontroit dans la lecture des livres ſaints, ou lui donner de bons conſeils ſur ſes propres affaires. Ordinairement il frappoit à ſa porte à trois ou quatre heures du matin pour l’éveiller ; & comme cette perſonne ſe défioit de tout cela, craignant que ce ne fût un mauvais Ange, l’Eſprit ſe fit voir à lui en plein jour, frappant doucement ſur un bocal de verre, puis ſur un banc. Lorſqu’il vouloit faire quelque choſe de bon & d’utile, l’Eſprit lui touchoit l’oreille droite ; mais s’il étoit queſ-

  1. Bodin, Dæmono. lib. 2. c. 2.