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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/301

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DES ESPRITS

Rainier, celui-ci ayant oui la nuit Peireſch qui parloit en dormant, l’éveilla, & lui demanda ce qu’il diſoit. Peireſch lui dit : je ſongeois qu’étant à Nîmes, un Orfévre m’avoit préſenté une Médaille de Jules-Céſar, qu’il me faiſoit quatre écus ; & comme j’allois lui compter ſon argent, vous m’avez éveillé à mon grand regret. Ils arriverent à Nîmes, & allant par la Ville, Peireſch reconnut l’Orfévre qu’il avoit vû en ſonge ; & lui ayant demandé s’il n’avoit rien de curieux, il lui dit qu’il avoit une Médaille d’or de Jules-Céſar. Peireſch lui demanda combien il l’eſtimoit ; il répondit quatre écus : Peireſch les lui compta, & fut ravi de voir ſon ſonge ſi heureuſement accompli.

En voici une beaucoup plus ſinguliere que les précédentes, quoiqu’à peu près dans le même goût[1]. Un Sçavant de Dijon après s’être fatigué tout le jour ſur un endroit important d’un Poëte Grec ſans y pouvoir rien comprendre, ſe couche tout rempli de ſa difficulté. Durant ſon ſommeil ſon Génie le tranſporte en eſprit à Stockolm, l’introduit dans le Palais de la Reine Chriſtine, le conduit dans la Bibliothéque, & lui montre un

  1. Suite du Comte de Gabalis, à la Haye 1708. pag. 55.