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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/332

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APPARITIONS

Pauſanias l’Hiſtorien[1] écrit, que 400 ans après la bataille de Marathon, on y entendoit encore toutes les nuits les henniſſemens des chevaux, & des cris comme de ſoldats qui s’animoient au combat. Plutarque parle auſſi de Spectres qu’on voyoit, & des hurlemens épouvantables qu’on entendoit dans des bains publics, où l’on avoit égorgé pluſieurs citoyens de Chéronée ſa patrie : on avoit même été obligé de fermer ces bains, ce qui n’empêcha pas que les voiſins n’y entendiſſent encore de grands bruits, & ne viſſent de tems en tems des Spectres aux environs de ces bains.

Dion le Philoſophe, diſciple de Platon & Général des Syracuſains, étant un jour aſſis ſur ſoir tout penſif dans le portique de ſa maiſon, ouit un grand bruit, puis apperçut un Spectre terrible d’une femme d’une grandeur monſtrueuſe, qui reſſembloit à une Furie, telle qu’on les dépeint dans les Tragédies ; il étoit encore aſſez grand jour, & elle commença à balayer la maiſon. Dion tout effrayé envoya prier ſes amis de le venir voir, & de paſſer la nuit avec lui ; mais cette femme ne parut plus. Peu de tems après ſon fils ſe préci-

  1. Pauſanias, lib. I. c. 32.