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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/339

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DES ESPRITS

flambeaux, que le Spectre diſparut. Ils firent boucher toutes les ouvertures & les fentes qu’ils trouverent dans la chambre, & ſe remirent au lit : à peine les valets de chambre ſe furent retirés, que le Spectre reparut.

Sa lumiere étoit moins éclatante que celle du ſoleil ; mais elle l’étoit plus que celle de la lune. Tantôt ce Spectre étoit en forme angulaire, tantôt en cercle, & tantôt en ovale. On pouvoit facilement lire une Lettre à ſa lueur ; il changeoit ſouvent de place, & paroiſſoit quelquefois ſur le lit du Comte. Il avoit des eſpeces de petits boucliers ; au-deſſus étoient empreints des caracteres. Cependant rien de plus agréable à la vûe : auſſi au lieu d’épouvanter, il réjouiſſoit. Il parut toutes les nuits, tant que le Comte demeura à Marſeille. Ce Prince ayant jetté une fois les mains deſſus, pour voir ſi ce n’étoit pas quelque choſe d’attaché au rideau du lit, le Spectre diſparut cette nuit, & reparut le lendemain.

Gaſſendi conſulté ſur ce fait, répondit le 13 du même mois. Il dit d’abord, qu’il ne ſçait que croire de cette viſion. Il ne nie pas que ce Spectre ne puiſſe être envoyé de Dieu, pour leur apprendre quelque choſe. Ce qui rend ce ſen-