Aller au contenu

Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/342

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
304
APPARITIONS

bois, les épines des poiſſons produiſens quelque lumiere, lorſque leur chaleur s’excite par la putréfaction ; pourquoi donc eſt-ce que cette chaleur excitée par ces eſprits enfermés, ne pourra pas produire quelque lumiere ? Il prouve enſuite que l’imagination ſeule le peut.

Le Comte d’Alais étant retourné à Marſeille, & ayant logé dans le même appartement, le même Spectre lui apparut encore. Neuré écrivit à Gaſſendi qu’on avoit obſervé que ce Spectre pénétroit dans la chambre par le lambris ; ce qui oblige Gaſſendi d’écrire au Comte d’examiner avec plus d’attention la choſe, & malgré cette découverte, il n’oſe encore rien décider ; il ſe contente d’encourager le Comte, & de lui dire que ſi cette Apparition vient de Dieu, il ne ſouffrira pas qu’il ſoit plus longtems dans l’attente, qu’il lui fera bientôt connoitre ſa volonté ; qu’auſſi ſi cette viſion ne vient pas de lui, il ne permettra pas qu’elle continue, & découvrira bientôt qu’elle vient de quelque cauſe naturelle : il n’eſt plus parlé en aucun endroit de ce Spectre.

Trois ans après la Comteſſe d’Alais avoua ingénuement au Comte, qu’elle avoit fait jouer elle-même cette Comé-