Aller au contenu

Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/341

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
303
DES ESPRITS

œil étoit dans la même diſpoſition qu’étoit toujours celui de l’Empereur Tibere ; lorſque cet Empereur s’éveilloit pendant la nuit, & qu’il ouvroit les yeux, il en ſortoit une clarté qui lui faiſoit diſcerner les choſes qui étoient dans l’obſcurité, lorſqu’il y fixoit ſes regards. J’ai ſçû que la même choſe arrivoit à une Dame de condition. Secondement, s’il a eu ſes yeux diſpoſés d’une certaine maniere ; comme il m’arrive à moi-même lorſque je m’éveille : ſi j’ouvre mes yeux, ils ſont tout rayonnans de lumiere, quoiqu’il n’y ait rien eu. Perſonne ne ſçauroit nier, qu’il ne puiſſe ſortir de nos yeux quelque éclair qui nous repréſente des objets, leſquels objets réfléchiſſent dans nos yeux & y laiſſent leurs traces.

On ſçait que les animaux qui vont la nuit, ont une vûe perçante pour diſcerner leur proie dans l’obſcurité, & l’enlever ; que les eſprits animaux qui ſont dans l’œil, & qui peuvent ſe répandre de là, ſont de la nature du feu, & par conſéquent lucides. Il peut arriver que les yeux étant fermés pendant le ſommeil, ces eſprits échauffés par les paupieres, s’enflâment & mettent quelque faculté en mouvement, comme l’imagination. Car n’arrive-t’il pas que les