Aller au contenu

Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/352

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
314
APPARITIONS

l’antiquité de cette prévention chez les Grecs & les Romains.

Le Poëte[1] fait dire à ce prétendu Eſprit, qu’ayant été aſſaſſiné depuis environ ſoixante ans par un compagnon perfide qui lui avoit pris ſon argent, il l’avoit clandeſtinement enterré dans cette maiſon ; que le Dieu de l’Enfer ne vouloit pas le recevoir dans l’Achéron comme étant mort prématurément : c’eſt pourquoi il étoit obligé de demeurer dans cette maiſon dont il s’étoit emparé :

Hæc mihi dedita habitatio :
Nam me Acherontem recipere noluit,
Quia prœmaturè vitâ careo.

Les Payens qui avoient la ſimplicité de croire, que les Lamies & les Eſprits malfaiſans inquiétoient ceux qui demeuroient dans certaines maiſons, dans certaines chambres, & qui couchoient dans certains lits, les conjuroient par des vers magiques, & prétendoient les chaſſer par des fumigations compoſées de ſouffre & d’autres drogues puantes, & de certaines herbes mêlées avec de l’eau de mer. Ovide parlant de Médée, cette célebre Magicienne[2] :

  1. Plaut, Moſtell. act. II. v. 67.
  2. Vide Joan. Vier. de curat, malific. c. 217.