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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/381

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DES ESPRITS

Evode Evêque d’Upſal en Afrique[1], grand ami de S. Auguſtin, étoit très-perſuadé de la réalité des Apparitions des morts, dont il avoit l’expérience, & dont il rapporte quelques exemples arrivés de ſon tems ; comme d’une bonne Veuve, à qui un Diacre décédé depuis quatre ans apparut ; il étoit accompagné de pluſieurs Serviteurs & Servantes de Dieu, qui préparoient un Palais d’une beauté extraordinaire. Cette Veuve lui demanda pour qui l’on faiſoit ces préparatifs ; il répondit que c’étoit pour ce jeune garçon qui étoit décédé le jour précédent. En même tems un vieillard vénérable qui étoit dans le même Palais, ordonna à deux jeunes hommes qui étoient vétus de blanc, de tirer du tombeau ce jeune homme décédé, & de le conduire en ce lieu. Dès qu’il fut ſorti du tombeau, on y vit éclore des roſes vierges ou en boutons, & le jeune homme apparut à un Religieux, & lui dit que Dieu l’avoit reçû au nombre de ſes Elûs, & l’avoit envoyé querir ſon pere, qui en effet mourut quatre jours après d’une petite fiévre.

Evode ſe propoſe ſur cela diverſes queſtions. Si l’Ame au ſortir de ſon corps

  1. Evod. Upzal. apud Aug. Epiſt, clviij. Idem. Aug. Epiſt. clix.