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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/382

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APPARITIONS

ne conſerve pas encore un certain corps ſubtil, avec lequel elle apparoît, & par le moyen duquel elle eſt tranſportée d’un lieu en un autre ? Les Anges mêmes n’ont-ils pas un certain corps ? Car s’ils ſont incorporels, comment peut-on les compter ? Et ſi Samuel apparut à Saül, comment cela ſe put-il faire, ſi Samuel n’avoit point de corps ? Il ajoute : je me ſouviens fort bien que Proſuturus, Privatus & Servitius que j’avois connus dans le Monaſtere, m’ont apparu, & m’ont parlé après leur décès ; & ce qu’ils m’ont dit eſt arrivé. Eſt-ce leur Ame qui m’a apparu, ou eſt-ce quelqu’autre Eſprit qui a pris leur figure ? Il en conclut que l’Ame n’eſt pas abſolument ſans corps, puiſqu’il n’y a que Dieu qui ſoit réellement incorporel : animam igitur omni corpore oarere omninò non poſſe, illud, ut puto, oſtendit, quia Deus ſolus omni corpore ſemper caret.

S. Auguſtin qu’Evode avoit conſulté ſur cette matiere, ne croit pas que l’Ame après la mort du corps ſoit revêtue d’aucune ſubſtance matérielle ; mais il avoue qu’il eſt très-difficile d’expliquer, comment ſe font une infinité de choſes qui ſe paſſent dans notre eſprit, tant dans le ſommeil que dans la veille, où nous