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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/393

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DES ESPRITS

Baptiste fit dans cette maiſon une infinité de choſes à la vûe de tout le monde. On l’entendoit parler, on voyoit tout ce qu’il faiſoit, mais nul ne le pouvoit voir : il ſe diſoit de Cléſenteine, Village à ſept lieues d’Epinal ; & ce qui eſt encore remarquable, c’eſt que pendant les ſix mois qu’il ſe fit entendre dans cette maiſon, il n’y fit aucun mal à perſonne. Un jour Hugues ayant ordonné à ſon domeſtique de ſeller ſon cheval, & le valet occupé à autre choſe ayant différé de le faire, l’Eſprit fit ſon ouvrage au grand étonnement de toute la maiſon. Une autrefois Hugues étant abſent, l’Eſprit demanda à Etienne gendre de Hugues un denier pour en faire une offrande à S. Goëric Patron d’Epinal. Etienne lui préſenta un vieux denier Provencien ; mais l’Eſprit le rebuta, diſant qu’il vouloit un bon denier Toulois. Etienne mit ſur le ſeuil de la porte un denier Toulois, qui diſparut auſſi-tôt, & la nuit ſuivante on entendit dans l’Egliſe de S. Goëric du bruit, comme d’un homme qui y marchoit.

Une autre fois Hugues ayant acheté du poiſſon pour le repas de ſa famille, l’Eſprit tranſporta le poiſſon au jardin qui étoit derriere la maiſon, en mit la moi-