Aller au contenu

Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/397

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
359
DES ESPRITS

ſes Courtiſans ; & Pierre Mathieu en dit quelque choſe dans ſon Hiſtoire de France, tom. 2. pag. 268. Bongars en parle comme les autres[1], & prétend que c’étoit un Chaſſeur, qu’on avoit tué dans cette Forêt du tems de François I. Mais aujourd’hui il n’eſt plus queſtion de ce Spectre. Cependant il reſte dans la Forêt une route, qui a retenu le nom du grand Veneur, en mémoire, dit-on, de ce preſtige.

Une Chronique de Metz[2] ſous l’an 1330. raconte l’Apparition d’un Eſprit à Lagni ſur Marne à ſix lieuës de Paris ; c’étoit une bonne Dame, qui parla ſouvent après ſa mort à plus de vingt-huit perſonnes, à ſon Pere, à ſa Sœur, à ſa Fille & à ſon Gendre, & à ſes autres amis, leur demandant qu’ils fiſſent dire pour elle des Meſſes propres, comme plus efficaces que les Meſſes communes. Comme on craignoit que ce ne fût un mauvais Eſprit, on lui lut le commencement de l’Evangile de S. Jean : In principio erat verbum, & on lui fit dire ſon Pater, ſon Credo & ſon Confiteor ; elle diſoit qu’elle avoit auprès d’elle deux Anges, un bon & un mauvais, & que le bon An-

  1. Bongars, Epiſt. ad Camerarium.
  2. Chronic. Metenſ. Anne 1330.