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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/410

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APPARITIONS

dont le témoignage en cette matiere ne doit pas être ſuſpect. Il dit que ſa tante ayant perdu ſon mari, lorſqu’elle étoit enceinte & près de ſon terme, elle vit un jour ſur le ſoir deux perſonnes entrer chez elle ; l’un avoit la forme de ſon mari décédé, & l’autre celle d’un Franciſcain de haute taille. D’abord elle fut effrayée ; mais ſon mari la raſſura, & lui dit qu’il avoit des choſes importantes à lui communiquer : en même tems il pria le Franciſcain de paſſer dans le poële voiſin, en attendant qu’il eût fait connoître ſes volontés à ſa femme. Alors il la pria de faire dire quelques Meſſes pour le ſoulagement de ſon Ame, & l’engagea de lui donner ſa main ſans crainte ; comme elle en faiſoit difficulté, il l’aſſura qu’elle n’en reſſentiroit aucun mal. Elle lui donna la main, puis la retira ſans ſentir aucune douleur, mais ſi gâtée de brûlure qu’elle en demeura noire toute ſa vie. Après cela le mari rappella le Franciſcain, ils ſortirent & diſparurent. Mélancthon croit que c’étoient deux Spectres ; il ajoute que l’on connoit pluſieurs exemples ſemblables rapportés par des perſonnes très-dignes de foi.

Si ces deux hommes n’étoient que des Spectres, n’ayant ni chair ni os, com-