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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/409

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DES ESPRITS

S. Avold d’abord pendant huit ans ; qu’elle étoit décédée à Guenvillier de douleur & de regret d’avoir tué ſon propre enfant.

Enfin la ſervante lui ſoutenant qu’elle n’étoit pas un bon Eſprit, elle lui dit : donne-moi ta juppe : elle n’en voulut rien faire ; en même tems l’Eſprit lui dit : regarde ta juppe, ma marque y eſt. Elle regarda, & vit ſur ſa juppe les cinq doigts de la main ſi bien exprimés, qu’il ne paroiſſoit pas qu’une Créature vivante l’eût pû mieux marquer. Ce manége dura environ deux mois ; & aujourd’hui à S. Avold, comme dans tout le pays, on parle de l’Eſprit de S. Avold comme d’un jeu joué par cette fille, de concert ſans doute avec quelques perſonnes qui voulurent ſe divertir, & intriguer le bon Curé avec ſes ſœurs, & tous ceux qui donnerent dans ce panneau. On a imprimé à Nancy chez Cuſſon en 1718. la relation de cet évenement, qui trouva d’abord créance parmi bon nombre de gens, mais dont on a été bien détrompé dans la ſuite.

J’ajouterai à cette Hiſtoire celle qui eſt racontée par Philippe Mélancthon[1],

  1. Philipp. Melanch. Theolog. t. 1. oper. fol. 326. 327.