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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/412

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APPARITIONS

Nous parlerons ci-après dans la Diſſertation ſur les Vampires, des Apparitions de perſonnes mortes qui ont été vûes, & ont agi comme vivantes dans leur propre corps.

Le même Mélancthon raconte qu’un Religieux vint un jour frapper rudement à la porte du logis de Luther demandant à lui parler ; il entra, & dit : j’ai quelques erreurs Papiſtiques, ſur leſquelles je ſerai bien-aiſe de conférer avec vous. Parlez, lui dit Luther. Il lui propoſa d’abord quelques ſyllogiſmes, auſquels il répondit aiſément ; puis il lui en propoſa d’autres plus difficiles. Luther offenſé, lui répondit bruſquement : allez, vous m’embarraſſez ; j’ai autre choſe à faire à préſent. Toutefois il ſe leva, & répondit a ſes argumens. En même tems ayant remarqué que le prétendu Religieux avoit les mains faites comme des griffes d’oiſeau, il lui dit : n’es-tu pas celui dont il eſt dit dans la Geneſe : celui qui naîtra de la femme briſera la tête du ſerpent ? il ajouta, mais tu ne les engloutiras pas tous. A ces mots le Démon confus ſe retira en grondant, & faiſant grand fracas ; il laiſſa la chambre infectée d’une très-mauvaiſe odeur qui s’y fit ſentir pendant quelques jours.