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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/416

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APPARITIONS

reſplendiſſant, & d’un habit lumineux, avec lequel elles s’accoutument à l’éclat de la gloire qui les attend.

Origenes[1] reconnoît que Platon dans ſon Dialogue de l’ame avance, que les images & les ombres des morts paroiſſent quelquefois auprès de leurs tombeaux. Origenes en conclut, qu’il faut que ces ombres & ces images ayent une cauſe qui les produiſe ; & cette cauſe, ſelon lui, ne peut être que l’ame des morts, qui eſt revêtue d’un corps ſubtil ſemblable à celui de la lumiere, ſur lequel elles ſont portées comme dans un chariot où elles apparoiſſent aux vivans. Celſe ſoutenoit que les Apparitions de Jeſus-Chriſt après ſa Réſurrection n’étoient que les effets d’une imagination frappée & prévenue, qui ſe formoit à elle-même les objets de ſes illuſions ſur le plan de ſes déſirs. Origenes le réfute ſolidement par le récit que font les Evangéliſtes de l’Apparition du Sauveur à S. Thomas, qui ne ſe rendit qu’à la vûe & au toucher de ſes plaies ; ce n’étoit donc pas l’effet de ſa pure imagination.

Le même Origenes[2] & Théophilacte après lui avancent, que les Juifs &

  1. Origenes contra Celſum. pag. 97.
  2. Origenes in Joana. xj. & Theophilac. ibid.