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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/420

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APPARITIONS

corps, elle eſt raiſonnable & prédit l’avenir, rend des Oracles, & eſt capable de tout ce que l’ame de l’homme peut faire lorſqu’elle eſt dégagée du corps ; c’eſt pour cela qu’ils s’abſtenoient de manger des animaux, & qu’ils reſpectoient les Dieux ſous la forme des animaux.

On voyoit à Rome & à Metz des Compagnies ou des Colléges de Prêtres conſacrés au ſervice des Manes[1], des Lares, des Images, des Ombres, des Spectres, de l’Erebe, de l’Averne ou de l’Enfer ſous la protection du Dieu Sylvanus ; ce qui démontre que les Latins & les Gaulois reconnoiſſoient le retour des ames & leurs Apparitions, & qu’on les conſidéroit comme des Divinités, à qui l’on offroit des Sacrifices pour les appaiſer & les empêcher de nuire. Nicandre confirme la même choſe, en diſant que les Celtes ou les Gaulois veilloient auprès des tombeaux de leurs grands hommes pour en tirer des lumieres ſur l’avenir.

Les anciens Peuples ſeptentrionaux étoient perſuadés que les Spectres qui apparoiſſent quelquefois, ne ſont autres que les ames des morts décédés depuis peu, & que dans leur pays on ne connoiſſoit

  1. Gruter. pag. lxiij. I. Maurid. Hiſt. de Metz, pag. 15. Préface.