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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/461

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DES ESPRITS

perſtitions du R. P. le Brun[1], & eſt revêtu de tout ce qui le peut rendre inconteſtable ; je ne le rapporterai qu’en abrégé. Le Vendredi premier jour de Mai 1705. ſur les cinq heures du ſoir, Denis Miſanger de la Richardiere, âgé de dix-huit ans, fut attaqué d’une maladie extraordinaire, qui commença par une eſpece de léthargie : on lui donna tous les ſecours que la Médecine & la Chirurgie peuvent fournir ; il tomba enſuite dans une eſpece de fureur ou de convulſion, & on fut obligé de le tenir & faire garder par cinq ou ſix perſonnes, de peur qu’il ne ſe précipitât par les fenêtres, ou qu’il ne ſe caſſât la tête contre la muraille : l’émétique qu’on lui donna, lui fit jetter quantité de bile, & il demeura 4 ou 5 jours aſſez tranquille.

A la fin du mois de Mai, on l’envoya à la campagne pour prendre l’air : il lui ſurvint de nouveaux accidens ſi peu ordinaires, qu’on jugea qu’il étoit enſorcellé ; & ce qui confirmoit cette conjecture, c’eſt qu’il n’eut jamais de fiévre, & qu’il conſerva toutes ſes forces, nonobſtant tous les maux & les remédes violens qu’on lui avoit fait prendre. On

  1. Le Brun, Traité des Superſtit. tom. I. p. 281. 282. & ſuiv.