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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/465

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DES ESPRITS

manche 13 de Septembre il vint trouver M. de la Richardiere, lui raconta ſon avanture ; qu’après avoir été 20 ans ſans s’approcher des Sacremens, Dieu lui avoit fait la grace de ſe confeſſer à Troyes, & qu’après diverſes remiſes il avoit été admis à la ſainte Communion. Huit jours après M. de la Richardiere reçut une lettre d’une femme qui ſe diſoit parente du Berger, qui lui apprit ſa mort, & le prioit de faire dire pour lui une Meſſe de Requiem ; ce qui fut exécuté.

Combien de difficultés ne peut-on pas former contre cette Hiſtoire ? Comment ce malheureux Berger a-t’il pû donner un ſort ſans toucher la perſonne ? Comment a-t’il pû s’introduire dans la chambre du jeune M. de la Richardiere ſans ouvrir ni forcer la porte ? Comment a-t’il pû ſe rendre viſible à lui ſeul, pendant que nul autre ne le voyoit ? Peut-on douter de ſa préſence corporelle, puiſqu’il reçut cinq coups de couteau au viſage, dont il portoit encore les marques, lorſque par le mérite de la ſainte Meſſe & l’interceſſion des Saints le ſortilége fut levé ? Comment S. Maur lui apparut-il avec ſon habit de Bénédictin, ayant à ſa gauche le Magicien ? Si le fait