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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/474

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APPARITIONS

qui forcées par les enchantemens ſortent, dit-on, du fond de l’Enfer, ne ſoient de pures illuſions du Démon, qui fait paroître aux aſſiſtans un corps fantaſtique, & qui faſcine les yeux de ceux qui croyent voir ce qu’ils ne voient pas ; ce qui n’eſt pas plus difficile au Démon, dit-il, que de ſéduire & d’aveugler les Ames, qu’il engage dans le péché. Pharaon croyoit voir des Serpens véritables produits par ſes Magiciens ; ce n’étoit qu’illuſion. La vérité de Moïſe dévora le menſonge de ces Impoſteurs ; corpora videbantur Pharaoni & Egyptiis magicarum virgarum Dracones ; ſed Moïſi veritas mendacium devoravit.

Cette faſcination des yeux de Pharaon & de ſes ſerviteurs eſt-elle plus aiſée à faire que de produire des ſerpens ; & ſe peut-elle faire ſans le concours de Dieu ? & comment concilier ce concours avec la ſageſſe, l’indépendance & la vérité de Dieu ? Le Démon à cet égard a-t’il un plus grand pouvoir qu’un Ange & qu’une Ame ſéparée du corps ? Et ſi une ſois on ouvre la porte à cette faſcination, tout ce qui paroît ſurnaturel & miraculeux deviendra incertain & douteux. On dira que les merveilles racontées dans l’Ancien & le Nouveau Teſtament ne ſont à regard de ceux