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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/473

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DES ESPRITS

Ames plus puiſſantes, ou s’ils reçoivent ce pouvoir de quelque Eſprit étranger, répond que ſelon les apparences tout cela ſe fait par le moyen de certains mauvais Eſprits qui ſont naturellement fourbes, qui prennent toutes ſortes de formes, & qui font tout ce qu’on voit arriver de bien & de mal ; mais qu’au fond ils ne portent jamais les hommes à ce qui eſt véritablement bien.

Saint Auguſtin[1] qui rapporte ce paſſage de Porphyre, appuie beaucoup ſur ſon témoignage, & dit que tout ce qui ſe fait d’extraordinaire par certains tons de voix, par des figures ou des fantômes, eſt d’ordinaire l’ouvrage du Démon, qui ſe joue de la crédulité & de l’aveuglement des hommes ; que tout ce qui s’opére de merveilleux dans la nature, & ne ſe rapporte pas au culte du vrai Dieu, doit paſſer pour illuſion du Démon. Les plus anciens Peres de l’Egliſe, Minutius Felix, Arnobe, S. Cyprien, attribuent de même toutes ces ſortes d’effets extraordinaires au malin Eſprit.

Tertullien[2] ne doutoit pas que les Apparitions qui ſont produites par la Magie, & par les évocations des Ames,

  1. Aug. de civit. Dei, lib. x. c. 11. 12.
  2. Tertull. de animâ, c. 57.