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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/489

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DES ESPRITS

leur tête & les cheveux qui y tiennent, & la remettent comme elle étoit auparavant ; quelques-uns imitent ſi parfaitement la voix des animaux, qu’il eſt preſque impoſſible de ne s’y pas méprendre. On a vû des gens qui parloient du creux de leur eſtomach, & ſe faiſoient entendre comme parlant de très-loin, quoiqu’ils fuſſent tout près : un autre dans le bruit qu’il rendoit par le derriere ſans aucune mauvaiſe odeur[1], imitoit quand il vouloit le ſon de la voix & du chant de l’homme ; d’autres avalent une incroyable quantité de choſes différentes, & en reſſerrant tant ſoit peu leur eſtomach, rejettent toutes entieres comme d’un ſac celles qu’il leur plaît. On a vû & entendu l’année paſſée en Alſace un Allemand qui ſeul ſonnoit de deux cors-de-chaſſe enſemble, & donnoit des airs à deux parties, le premier & le ſecond deſſus en même tems. Qui nous expliquera le ſecret des fiévres intermittantes, du flux & reflux de la mer, & la cauſe de tant d’effets qui ſont certainement tout naturels ?

Gallien raconte[2] qu’un Médecin

  1. Aug. ibidem : Quidam ab imo fine fœtore ullo ita numeroſos pro-arbitrio ſonitus edunt, ut ex illâ etiam parte cantare videantur.
  2. Gallien. de differ. ſympt.