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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/500

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APPARITIONS

autres, & ſur qui les eſprits qui s’exhalent des corps étrangers agiſſent plus vivement, & dans une plus grande diſtance que ſur d’autres. Certaines perſonnes ont l’ouie ſi fine, qu’elles entendront ce qui ſe dira à l’oreille, même dans une autre chambre bien fermée ; on cite ſur cela l’exemple d’une certaine Marie Bucaille, à qui l’on croyoit que ſon Ange gardien découvroit ce qu’on diſoit à une aſſez grande diſtance d’elle.

D’autres ont l’odorat ſi vif, qu’ils diſtinguent à l’odeur tous les hommes & les animaux qu’ils ont vûs, & qu’ils ſentent leur approche à une aſſez grande diſtance ; on en a plus d’un exemple. Les aveugles aſſez ſouvent ont cette faculté, auſſi-bien que celle de diſcerner au tact les couleurs des étoffes, du poil des chevaux, des cartes à jouer.

D’autres diſcernent au goût tout ce qui entre dans un ragoût, mieux que ne ſçauroit faire le Cuiſinier le plus expert. D’autres ont la vûe ſi perçante, qu’au premier coup d’œil ils diſcernent les objets les plus confus & les plus éloignés, & remarquent juſqu’au moindre changement qui s’y fait.

Il y a des hommes & des femmes qui ſans deſſein de nuire, ne laiſſent pas de