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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/509

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DES ESPRITS.

tuelles, & juſqu’où s’étend le pouvoir des Anges, des Démons, & des Ames ſéparées de leurs corps groſſiers, à l’égard des Apparitions, des opérations, des mouvemens qu’on leur attribue. Car tandis que nous ne ſçaurons pas quelle eſt la meſure de la puiſſance que le Créateur a donnée ou laiſſée aux. Ames ſéparées du corps, aux bons Anges ou aux Démons, nous ne pourrons aucunement définir ce qui eſt miraculeux, ni le diſtinguer de ce qui eſt naturel, ni preſcrire les juſtes bornes juſqu’où peut s’étendre, ou dans leſquelles on doit limiter les opérations naturelles des Ames, des Anges & des Démons.

Si nous accordons au Démon la faculté de faſciner nos yeux quand il lui plaît, ou de diſpoſer l’air pour y faire paroître un Fantôme ou un Phénoméne, ou de rendre le mouvement à un corps mort, mais non entierement corrompu, ou d’inquiéter les vivans par de mauvais ſonges ou des repréſentations terribles, , il ne faudra plus admirer pluſieurs chofes que nous admirons, ni tenir pour miracles certaines guériſons & certaines Apparitions, ſi elles ne ſont que des effets naturels de la puiſſance des Ames, des Anges & des Démons.