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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/519

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DES ESPRITS.

mens dans l’air & dans les corps qu’ils voudront mouvoir, condenſer & faire agir, de même à proportion qu’il a bien voulu en vertu de l’union de l’Ame à un corps vivant, que cette Ame imprimât à ce corps des mouvemens proportionnés à ſes propres volontés, quoique naturellement il n’y ait nulle proportion naturelle entre la matiere & l’Eſprit, & que ſelon les loix de la Phyſique, l’une ne puiſſe agir ſur l’autre, ſinon en ce que la premiere cauſe, l’Etre créateur a bien voulu s’aſſujettir à créer ce mouvement, & à produire ces effets à l’occaſion de la volonté de l’homme, mouvemens qui ſans cela paſſeroient pour ſurnaturels ?

Ou dira-t’on avec quelques nouveaux Philoſophes[1], qu’encore que nous ayons des idées de la matiere & de la penſée, peut-être ne ſerons-nous jamais capables de connoître ſi un Etre purement matériel penſe ou non, par la raiſon qu’il nous eſt impoſſible de découvrir par la contemplation de nos propres idées ſans révélation, ſi Dieu n’a point donné à quelques amas de matieres diſpoſées comme il le trouve à propos, la puiſſance d’appercevoir & de penſer, ou

  1. M. Lock, de intellectu human. lib. 4. c. 3.