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Page:Calmet - Traité sur les apparitions des esprits, tome 1, 1751.djvu/523

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DES ESPRITS.

de ces opérations, avec ſubordination à ſa volonté ſouverainement puiſſante, qui ne leur permet que rarement de mettre en exécution cette faculté de ſe faire voir corporellement aux mortels.

Si quelquefois les Anges ont mangé, parlé, agi, marché comme des hommes, ce n’étoit point par le beſoin qu’ils euſſent de boire ou de manger pour ſe ſoutenir & pour vivre, mais pour l’exécution des deſſeins de Dieu, qui vouloit qu’ils paruſſent aux hommes agiſſans, bûvans & mangeans, comme le marque l’Ange Raphael[1] : Quand j’étois avec vous, j’y étois par la volonté de Dieu : il vous ſembloit que je bûvois & mangeois ; mais pour moi j’uſe d’une nourriture inviſible, qui eſt inconnue aux hommes.

Il eſt vrai que nous ne connoiſſons point quelle peut être la nourriture des Anges, qui ſont des ſubſtances purement ſpirituelles, ni ce que devenoit cette nourriture, que Raphael & les trois Anges qu’Abraham traita dans ſa tente, prirent ou ſemblerent prendre en la compagnie des hommes. Mais il y a tant d’autres choſes dans la nature qui nous ſont inconnues & incompréhenſibles, que

  1. Tob. xij. 18. 19.